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PABLO EMILIO ESCOBAR GAVIRIA

 
 
 

De sa jeunesse à :

"Baron de la drogue"

 
 

1949-1965 - UNE JEUNESSE MODESTE ET PREMIERS PAS DANS LE CRIME
 

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Pablo Emilio Escobar Gaviria naît le 1er décembre 1949 à Rionegro, une petite ville de la province d’Antioquia, en Colombie.

 

Il est le troisième d’une fratrie de sept enfants. Son père, Abel de Jesús Escobar, est un fermier modeste, et sa mère, Hermilda Gaviria, est institutrice.

 

Peu après sa naissance, la famille déménage à Envigado, une banlieue pauvre de Medellín.Dès l’enfance, Escobar est décrit comme un garçon ambitieux, doté d’une intelligence vive mais d’un tempérament rebelle.

 

Il rêve d’une ascension sociale rapide et montre peu d’intérêt pour les études. Son frère Roberto Escobar, qui deviendra plus tard son comptable, racontera que Pablo affirmait vouloir devenir millionnaire avant ses 30 ans.

 

Débuts dans la délinquance Adolescent, Escobar commence à gagner de l’argent illégalement.

 

Il débute en volant des pierres tombales dans les cimetières, qu’il revend après avoir effacé les inscriptions.

 

Il s’essaie ensuite à la falsification de diplômes, puis au vol de voitures et au trafic de cigarettes de contrebande.Au début des années 1960, il se lie avec des petits criminels de Medellín.

 

Il commence à pratiquer l’extorsion, demandant de l’argent aux commerçants en échange de leur “protection”. Il est aussi impliqué dans des enlèvements contre rançon.

1966-1975 - ENTRÉE DANS LE MONDE DU TRAFIC DE DROGUE 

À la fin des années 1960, le marché de la marijuana est en pleine expansion en Colombie, mais Escobar s’intéresse rapidement à une drogue bien plus lucrative : la cocaïne. À cette époque, la Colombie n’est pas encore le principal producteur mondial, mais la demande aux États-Unis commence à exploser.

Pablo Escobar fait la rencontre de Fabio Restrepo, un trafiquant influent de Medellín.

Grâce à lui, il découvre les réseaux de contrebande et apprend les bases du commerce de la drogue.

Cependant, en 1975, Escobar fait assassiner Restrepo et prend le contrôle de ses affaires.


Mise en place du réseau de cocaïne : 

Avec son équipe, Escobar organise l’exportation de cocaïne vers les États-Unis, notamment vers Miami, où la demande est en forte croissance.

Il s’associe avec des chimistes boliviens et péruviens pour raffiner la cocaïne en grandes quantités.

Il met en place des laboratoires clandestins dans la jungle colombienne et crée des routes de contrebande utilisant des petits avions, des bateaux et même des sous-marins artisanaux.

Grâce à ces innovations, il devient l’un des premiers trafiquants capables d’acheminer des tonnes de cocaïne vers les États-Unis.

 

En mai 1976, lui et plusieurs de ses hommes sont arrêtés en possession de 18 kilos de pâte blanche dans les pneus de leur camion alors qu'ils reviennent à Medellín avec un chargement provenant d'Équateur.

 

Escobar tente de corrompre, sans succès, les juges de Medellín saisis de l'affaire.

Après plusieurs mois d'instruction, il fait assassiner les deux policiers qui l'ont arrêté, si bien que les charges sont abandonnées.

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1976-1982 - ASCENSION ET FONDATION DU CARTEL DE MEDELLÍN 

En 1976, Pablo Escobar fonde officiellement le Cartel de Medellín, un réseau criminel qui va devenir l’une des organisations les plus puissantes au monde. Il s’associe avec des figures comme Carlos Lehder, José Gonzalo Rodríguez Gacha et les frères Ochoa.

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Pablo Escobar et Carlos Lehder travaillent ensemble pour trouver une étape entre les États-Unis et la Colombie afin de transborder la marchandise.

L'endroit choisi est une île des Bahamas, Norman's Cay, à 350 km au sud-est des côtes de Floride.​​​

Escobar et Robert Vesco achètent la plupart des terres de l'île qui comprend une piste d’atterrissage de 1 kilomètre, un port, un hôtel, des maisons, des bateaux, des avions ; ils font même construire un entrepôt réfrigéré pour stocker la cocaïne. 

Le cartel contrôle la production, le transport et la distribution de la cocaïne.

À son apogée, il fournit 80% de la cocaïne mondiale et génère environ 60 millions de dollars par jour.

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Pablo Escobar est en mesure d'acheter les 20 km2 de l'Hacienda Nápoles pour plusieurs millions de dollars.

Le site se compose d'une maison coloniale espagnole et d'un zoo complet qui comprenait toutes sortes d'animaux des différents continents tels que des girafes, des autruches, des éléphants, des chameaux, des hippopotames, des poneys, des antilopes rares et des oiseaux exotiques. Le ranch possédait une vaste collection de voitures de luxe et de motos, un aéroport privé, une arène et même un circuit de karting. Dès lors, il effectue une série de travaux pour embellir le lieu. Il fait construire d'énormes édifices : des hôtels de luxe avec des dizaines d'habitations, des routes, six piscines, vingt lacs artificiels, une piste d'atterrissage où pouvait atterrir un avion Hercule, héliports, hangars et plusieurs arbres exotiques comme des palmiers géants et enfin des écuries.

L'enseigne de la propriété est un avion Piper PA-18 Super Club (HK-617-P) placé au-dessus de la porte d'entrée principale, réplique exacte de celui dans lequel Escobar a envoyé sa première cargaison de cocaïne aux États-Unis, comme il l'a affirmé dans une interview au journaliste Germán Castro Caycedo. L'original s'étant perdu en mer avec une cargaison de drogue.

1982- CRÉATION DU MAS

 
 
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En 1982, le cartel de Medellín construit une structure paramilitaire, le MAS (pour Muerte a los secuestradores : « mort aux kidnappeurs »), en réaction aux enlèvements de personnalités du cartel par le groupe de guérilla urbaine M-19, qui entendait alors taxer la narco-bourgeoisie émergente.

 

Le MAS kidnappe et torture à mort des dizaines de militants et sympathisants présumés des groupes insurgés, mais également des syndicalistes et journalistes.

 

Il s'associe aussi au « génocide politique » de l'Union patriotique, la principale formation de la gauche colombienne.

 

Le groupe étend ses activités aux campagnes, s'allie aux hacenderos du bétail, représentés par le syndicat patronal FEDEGAN, et à la multinationale américaine Texaco, et finit par s'intégrer aux paramilitaires.

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1982 - L'ENTRÉE EN POLITIQUE

 
 

Propriétaire d'un journal et d'une radio, il bénéficie d'une grande popularité auprès de la population pauvre de Medellín. Il est l'instigateur de l'opération « Medellín sans taudis ». Redistribuant une partie de ses gains mal acquis, il fait construire 500 maisons sur le versant est de la vallée de Medellín.

 

Pablo Escobar est élu en 1982 comme suppléant à la Chambre des représentants dans les rangs d'une dissidence du Parti libéral colombien ; Cependant, cette stratégie s’effondre rapidement lorsque le ministre de la Justice, Rodrigo Lara Bonilla, révèle publiquement son passé criminel. Escobar devient l’ennemi numéro un du gouvernement.

1983-1989 - GUERRE CONTRE L'ÉTAT ET TERREUR EN COLOMBIE

 
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La corruption et l'intimidation caractérisent la relation entre le système Escobar et les autorités colombiennes.

 

En réponse aux menaces d’extradition vers les États-Unis, Escobar orchestre une campagne de terreur en Colombie, sa méthode implacable vis-à-vis des autorités tient dans l'expression Plata o Plomo (« l'argent ou le plomb ») : le représentant de l'autorité ciblé n'a d'autre choix que d'être corrompu ou abattu.

 

Pablo Escobar terrorise le pays à partir de 1984, et son emprise se traduit par l'assassinat de milliers de personnes, civils, policiers, journalistes et représentants de l’État.

 

Le bras droit de Pablo Escobar, Jhon Jairo Velásquez, a reconnu avoir organisé les meurtres de 3 000 Colombiens.

 

Pablo Escobar soudoie aussi de nombreux fonctionnaires, juges et autres politiciens. Il continue à assassiner lui-même juges, policiers, journalistes et hommes politiques. 

 

Les assassinats politiques et les attentats :

En réponse aux menaces d’extradition vers les États-Unis, Escobar orchestre une campagne de terreur en Colombie.


• 1984 : Assassinat de Rodrigo Lara Bonilla
• 1985 : Attaque du Palais de Justice, où plus de 100 personnes meurent.
• 1989 : Attentat contre le vol Avianca 203, tuant 107 passagers.



Le début de la chute

Face à l’ampleur des violences, le gouvernement, soutenu par les États-Unis, intensifie la lutte contre Escobar. Ses alliés commencent à l’abandonner et certains, comme le Cartel de Cali, s’allient avec les autorités pour le faire tomber.

1990 - LA CHASSE A L'HOMME COMMENCE

 

Le 15 février 1990, un sommet antidrogue réunit à Carthagène les présidents Bush père (États-Unis), Barco (Colombie), Paz Zamora (Bolivie) et García (Pérou).

 

En avril, l'armée colombienne cerne le siège de Pablo Escobar pour en finir avec lui. Il y a 510 morts, mais ce dernier réussit à s'échapper.

Il avait créé un véritable groupe armé autour de lui, composé d'environ 3 000 tueurs de tous âges, les sicarios.

 

En 1992, à Medellín 6 662 personnes ont été tuées dans des affrontements armés, auxquelles il faut ajouter 1 292 cadavres non identifiés et 967 habitants portés disparus, soit 8 921 morts.

Escobar était le sommet d’une pyramide composée de chacun des membres de son clan ou de sa famille.

 

Pour le faire tomber, il aurait été prévu de détruire un à un les étages qui composaient la pyramide, jusqu’à ce qu'il n'ait plus de soutien logistique suffisant ni d’endroit où se réfugier.

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1990-1991 - La Prison de Luxe “La Cathédrale”

 
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En 1991, Escobar négocie avec le gouvernement et accepte de se rendre en échange de la garantie de ne pas être extradé.

Il est incarcéré dans La Cathédrale, une prison qu’il fait construire selon ses propres conditions :


• Terrain de football
• Boîte de nuit
• Salle de jeux
• Téléphones

Il continue à diriger ses affaires depuis sa prison. Lorsque le gouvernement tente de le transférer, Escobar s’évade en juillet 1992.

Malgré l'enfermement, l'activité criminelle d'Escobar continue à faire la une des journaux.

 

Escobar mande La Moncada et les frères Galeano à La Cathédrale pour les y faire assassiner, car suspectés d'avoir volé le cartel.

Sa prison devient rapidement le nouveau QG du clan de Medellín.

 

Quand les autorités se rendent compte que Pablo Escobar continue ses activités criminelles, il est décidé de le transférer dans une prison plus conventionnelle le 22 juillet 1992.

Mais Pablo Escobar en est prévenu par le président César Gaviria, craignant que rompre le pacte conclu avec Escobar ne déclenche des représailles de ce dernier, et il s'évade peu de temps avant son transfert, par peur d'une extradition vers les États-Unis.

 

Sa tête est alors mise à prix pour 6 millions de dollars.

Le 10 décembre 1992, avec trente complices, Pablo Escobar kidnappe un groupe d'hommes d'affaires entre l'aéroport et le centre de Medellín et exige une rançon de 300 000 dollars.

1992-1993 - TOUT LE MONDE VEUT SA PEAU

 

Après l'évasion d'Escobar, deux entités américaines, le Joint Special Operations Command (constitué de membres de l'USN DEVGRU et Delta Force) et l'Intelligence Support Activity, se joignent à la chasse à l'homme.

 

Elles ont entraîné et conseillé une task force colombienne : le Bloc de recherche (Search Bloc) dont le but est de localiser Escobar. En 1992, un représentant du gouvernement de César Gaviria, le procureur général Gustavo de Greiff et des chefs de la police se réunissent avec les frères Rodriguez du cartel de Cali afin de conclure une alliance pour traquer Escobar. Le cartel de Cali finance alors un réseau d'écoutes téléphoniques et le développement d'une technique de localisation électronique.

Début 1993, un nouveau groupe paramilitaire terroriste, « Los Pepes », apparaît, décidé à éliminer Pablo Escobar et le cartel de Medellín, et fait régner la terreur sur la ville. Los Pepes est l'acronyme pour « PErseguidos por Pablo EScobar » (« persécutés par Pablo Escobar »). Il est financé par ses rivaux et anciens associés, dont notamment le cartel de Cali et des organisations paramilitaires d'extrême droite menées par Carlos Castaño, qui dirigera plus tard la Force d'auto-défense de Córdoba et Urabá. C'est une milice privée, animée par l'esprit de vengeance, qui va lutter contre Escobar avec les mêmes armes que celles du trafiquant : le crime et les attentats, et qui va grandement aider le gouvernement américain. Elle élimine plus de 300 associés d'Escobar, et une bonne partie des propriétés du cartel de Medellín sont détruites.

Les membres du Bloc de Recherche, des agences de renseignement colombiens et américains et les soldats d'élite du groupe spécial de recherche, arrivés à Medellín le 22 juillet 1992, réalisent près de 20 000 perquisitions dans la ville et dans toute sa région, très boisée et accidentée, où le parrain possédait de très nombreuses propriétés.

 

Selon la revue colombienne Semana, s'engage alors une vaste opération américaine, dénommée Heavy Shadow (Ombre pesante), qui « mobilisait des équipes de la CIA, de la DEA, du FBI et de la NSA », c’est-à-dire tous les services fédéraux de sécurité américains. Elle « a coûté en fonds secrets, charges de personnels et armes, plusieurs centaines de millions de dollars ». Tous sont de connivences avec Los Pepes. Ces différents intervenants se coordonnent et s'échangent des informations. Certains membres du Bloc de Recherche participent aux escadrons de la mort de Los Pepes.

 

L'un des dirigeants de Los Pepes est Diego Murillo Bejarano (également connu sous le nom « Don Berna »), un ancien associé du cartel de Medellín qui est, par la suite, devenu un caïd de la drogue rival et a émergé comme un chef de file de l'une des factions les plus puissantes au sein d'une organisation appelée Autodefensas Unidas de Colombia (Autodéfenses unies de Colombie).

Mais de nombreux autres groupes et personnages étaient aussi sur ses traces :

  • les tueurs à gages du cartel de Cali qui avaient eu avec le cartel de Medellín de nombreux règlements de comptes sanglants pour la prééminence de la livraison de drogue ;

  • les mercenaires américains, israéliens et autres, alléchés par la prime de plusieurs millions de dollars US offerte par le gouvernement et les organismes anti-stupéfiants américains ;

  • les nombreux proches et familles des « collaborateurs » qu'il avait fait tuer, et tous ceux qui avaient réussi à détourner l'argent du crime par millions de dollars.   

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Los Pepes - Diego Murillo Bejarano

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1993 - LA FIN DU PARRAIN

 
 
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La guerre contre Escobar se termine brutalement le 2 décembre 1993. Après des mois de travail, l'équipe de surveillance électronique du Bloc de recherche, menée par le brigadier Hugo Martínez, repère où loge Pablo Escobar : Los Olivos, quartier de la classe moyenne à Medellín, grâce à un écran de visualisation de signal de communication. .

 

La veille, jour de son anniversaire, Escobar avait en effet imprudemment passé, depuis sa cachette, plusieurs appels à son épouse et à son fils Juan Pablo.

Plutôt que d'encercler le quartier, Martínez préfère l'attente, l'infiltration et la surveillance. Le plan se termine par l'assaut et par des échanges de coups de feu avec Escobar et son garde du corps, Alvaro de Jesús Agudelo (alias « El Limón »). Les deux s'enfuient sur les toits pour tenter d'atteindre une rue derrière l'immeuble, mais sont abattus par la police nationale colombienne.

 

Escobar est touché à la jambe, au torse et par un tir fatal à l'oreille.

Il n'a jamais été clairement établi qui a tiré la balle mortelle, ni si elle est partie dans l'échange confus de coups de feu ou si elle signe une véritable exécution. La plupart des membres de la famille d'Escobar pensent, eux, qu'il s'est suicidé, notamment ses frères, Roberto Escobar et Fernando Sánchez Arellano : « il s'est suicidé, ils ne l'ont pas tué.

Durant toutes ces années, ils étaient après lui, il me le disait tous les jours : s'il était coincé sans moyen de s'enfuir, il se tirerait lui-même une balle dans l'oreille. »

ÉPILOGUE : UN HÉRITAGE CONTROVERSÉ

 
 

Escobar est une figure ambivalente :


• Pour certains, il est un criminel impitoyable, responsable de milliers de morts.
• Pour d’autres, il reste un “Robin des Bois”, ayant aidé les pauvres de Medellín.

Son empire s’est effondré, mais le narcotrafic en Colombie ne s’est jamais arrêté.

 

Son nom demeure un symbole du pouvoir et de la violence liés à la drogue.

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